Moté

La vie, c’est comme les mirabelles

Vénus


Dans le rugissement des réacteurs freinant sa descente, il pénétra brusquement la couche nuageuse et perdit presque toute visibilité. Il continua de piloter aux instruments, ne relevant la tête que pour voir les d’innombrables gouttelettes frapper la vitre blindée du cockpit. Il grimaça un instant. Dans son esprit, il pouvait presque entendre l’acide siffler en rongeant la peinture jaune à l’extérieur.

Enfin, il jaillit par-dessous, et le paysage s’ouvrit à lui.

De grandes plaines rocheuses, à perte de vue, grises et ternes. Et, par endroits, s’y accrochaient les kelp-fougères de Vénus. Elles étaient tout simplement titanesques, mesurant parfois plus d’un kilomètre de haut, leurs feuilles divisées se balançant dans les vents violents de la surface. Et, au milieu, passaient les baleines, longues de 300 mètres, pesant plusieurs milliers de tonnes, elles flottaient paisiblement dans l’atmosphère lourde de la planète, nageant gracieusement

Il orienta son vaisseau, le pointant vers le sol et les coordonnées qu’on lui avait données. Piloter sur Vénus était toujours particulier, la poussée d’Archimède compensant en partie l’attraction de la gravité, mais les vents le poussant violemment en tout sens. Abaissant rapidement son altitude, il fit attention à contourner le plus possible les kelp-fougères, souhaitant avant tout éviter une collision qui serait désastreuse.

Il repéra facilement la base semi-temporaire qu’il visait et alla se poser à côté. Il s’équipa de sa tenue de protection, pressurisée, équipée d’un bouclier thermique et d’un réservoir d’oxygène. Il n’oublia pas de prendre la version lestée des chaussures : sans elles, il se retrouverait catapulté à 100km de hauteur dès l’instant où il poserait le pied dehors.

Enfin, il sortit par le sas. Malgré la difficulté pour se déplacer, il en profita pour tapoter le flanc de son appareil, à l’endroit du logo bleu – qui avait effectivement bien souffert des nuages sulfuriques.

Il pénétra ensuite rapidement dans la station de recherche. Il y trouva la personne qu’il cherchait, et put enfin lui confier le colis qu’il devait livrer.


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