Moté

La vie, c’est comme les mirabelles

Point de vue interne


Avertissement de contenu : violence, violence conjugale.


Assis sur une branche, à l’ombre du feuillage, un petit garçon observait la scène à travers la fenêtre. On entendait le bruit assourdi par l’épaisseur du vitrage. Vaisselle brisée. Cris. L’homme serrait les poings, la femme tremblait. Soudain, il l’attrapa de la main gauche, et leva la droite en l’air, armant le bras.

Quelques notes de flûte retentirent, et il se figea soudainement.


Elle l’avait encore énervé, cette incapable. Elle le cherchait vraiment, le poussait à bout, et c’en était trop, cette fois elle l’avait cherché. Il l’agrippa par le col, et s’apprêta à la frapper, mais un air de flûte l’en empêcha.

Il regarda autour de lui. Il n’y avait rien, que du noir. Et il était seul. Abasourdi, ses bras retombèrent, ballants.

Il entendit des bruits. Une voix, forte agressive, colérique. Elle se mit à lui hurler dessus, fort, incroyablement fort. Brutalement, il se sentit décoller du sol, tiré par le col. Il sut alors instinctivement ce qui l’attendait, et ferma les yeux, un instant avant de recevoir le coup.

Il regarda autour de lui. Vide. Puis, le bruit, à nouveau. Puis, le col. Et enfin, le coup.

Il regarda autour de lui. Vide. Puis, le bruit…


À l’extérieur, assis sur une branche d’arbre, un petit garçon décolle sa flûte de ses lèvres. Il se redresse en continuant d’observer à travers la fenêtre un homme immobile, la main dressée en l’air, et au sol une femme en train de pleurer. Il étend deux petites ailes, comme des ailes d’ange, et s’envole avant de s’en aller.


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