Moté

La vie, c’est comme les mirabelles

L’assemblée


Autour d’une grande table en bois ciré, de nombreux vieux hommes se lancent des regards torves. L’un d’entre eux commence à parler – ça ne dure pas longtemps, un autre l’interrompt, en parlant plus fort. Il se fait rapidement avoir à son jeu quand un troisième intervient, encore plus fort.

Un quatrième et un cinquième se lancent, en même temps, mais aucun ne laisse la parole à l’autre. Alors un sixième se met à crier, pour se faire entendre. Encore un autre essaye de crier, toujours plus fort.

Mais, alors que les voix montent en sonorité, l’estrade se met à trembler, avant de s’élever doucement. Plus les cris sont forts, plus elle monte.

Une femme intervient, essaye de les calmer, d’apaiser la discussion. Elle leur montre la hauteur à laquelle ils sont tous perchés, tente de leur expliquer le danger. Mais c’est peine perdue, à peine s’arrête-t-elle pour prendre son souffle que tous se détournent.

Et cela repart de plus belle, toujours plus nombreux, toujours plus fort, et toujours plus haut, toujours plus vite… En direction du vide sans air de l’espace, et de leur fin à tous.


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