Moté

La vie, c’est comme les mirabelles

L’affrontement


Cette fois, le Gris était tout simplement colossal, un véritable titan. L’ours, normalement immense, semblait ridicule à côté. Il lui tomba sur le visage, rugissant et tenta de le lacérer en griffant en tout sens. Mais il n’était qu’un chaton pour le Gris, qui le projeta d’un revers de main, l’envoyant s’écraser contre un îlot dans un craquement terrible, soulevant un nuage de poussière.

Il gronda de douleur en tentant de se relever, les membres tremblants, mais le coup l’avait affaibli. Lentement, l’ombre du Gris le recouvrit.

Sur son visage griffé, alors qu’il ne s’y trouvait toujours aucune bouche, on croyait lire une grimace cruelle, une joie malsaine, alors qu’il s’approchait pour donner le coup fatal à la bête qui l’embêtait.

Il leva le bras haut en l’air, ferma le poing, et l’abattit de toutes ses forces.

« CLANG »

Dans un flash de lumière, sa main rebondit et le Gris partit en arrière, déséquilibré.

Au tout dernier moment, Jao s’était élancé. Il se tenait fièrement devant l’ours, brandissant un grand écu de métal dont jaillissaient des rayons lumineux, créant un grand écran de protection devant lui. Ils décrurent doucement, leur rôle accompli.

Mais déjà le Gris se rétablissait. Ses yeux foudroyèrent l’enfant devant lui, puis il renvoya tout de suite une attaque qui se voulait dévastatrice. Jao souleva à nouveau son bouclier devant lui, et l’impact fut à nouveau repoussé. Mais cette fois, il n’eut pas le temps de se reposer, le monstre devant lui renvoyant sans cesse coup sur coup en un déluge inarrêtable. Jao ploya le genou sous la pression, sentit ses bras, ses épaules, tout son corps vibrer, transpirant sous l’effort.

Et alors qu’il allait lâcher…

Une ombre jaillit au-dessus de lui. L’ours rétabli sauta sur le Gris qui l’avait oublié, mais cette fois il planta fermement ses griffes sur son épaule et s’en servit comme pivot pour atterrir sur son dos, entre ses dos omoplates. Il s’agrippa fermement, et mordit violemment la nuque de son adversaire, secouant la tête pour en accentuer l’effet.

Le Gris s’agita en tout sens, battant vivement des bras pour essayer de le déloger, mais il avait du mal à l’atteindre. Il réussit finalement à s’en saisir, d’un geste brusque à le détacher, puis à le jeter au loin.

Mais l’ours avait rempli son rôle.

Car en face se tenait Jao, qui levait haut son arme. Il tenait une lance qui faisait trois fois la taille d’un homme adulte, mais la manipulait comme si elle ne pesait rien. Et surtout, sur les deux tiers de sa longueur, elle était enflammée d’un feu ardent et crépitant, si intense qu’il en était blanc.

Il tira de toutes ses forces.

L’arme cueillit le Gris en plein sternum et l’entraîna avec. Il fut projeté sur plusieurs dizaines de mètres et alla se clouer contre le plus grand et lourd îlot des alentours. Mais il ne s’avoua pas vaincu, et commença se débattre, à vouloir saisir la lance qui le transperçait malgré les brûlures qu’elle lui causait.

Alors Jao saisit son bouclier à deux mains, par le bas. Il sauta vers une plateforme proche, et la frappa avec l’écu, comme avec une raquette, l’envoyant s’écraser contre le gris. Puis il sauta à nouveau, et recommença, et encore et encore, un saut, flash, « BONG », et un îlot explosait sur le monstre.

Enfin, le Gris fut vaincu. Il laissa retomber ses bras, sa tête s’avachit, et il se fit consumer par les flammes. Et Jao le regarda, épuisé, l’ours le rejoignant difficilement.

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