Moté

La vie, c’est comme les mirabelles

L’âme du livre


Ils lui écrivirent un livre. Ils y mirent des mots doux, des mots gentils. Des mots généreux, des mots beaux. Ils y mirent des blagues et des au revoir. Ils s’y mirent tous, ensemble, et assemblèrent le tout dans un grand patchwork.

Quand ils eurent fini, ils fermèrent le livre. Il n’y en avait qu’un unique exemplaire. Personne ne le lut en entier, chacun ne connaissait que ce qu’il avait écrit.

Ils le déposèrent sur son corps, entre ses mains serrées. Ils brûlèrent les deux, les incinérant jusqu’à ne laisser qu’une fine poussière qu’ils éparpillèrent au vent. Ils s’interdirent de jamais raconter ce qu’ils avaient écrit, et l’oublièrent autant que possible.

Ainsi, ils tuèrent le livre.

Ils le tuèrent et offrir son âme à leur proche décédé, pour qu’il puisse la prendre avec lui dans son nouveau voyage et, de temps en temps, en lire un passage et penser à ceux qu’il avait laissés derrière lui en souriant.


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