Les lutins et lutines étaient rangés en cercle. Au centre, étendue sur une plateforme, Clairine reposait. Allongée, les traits détendus, les bras croisés sur la poitrine, elle avait l’air serein. L’air serein mais terriblement immobile qu’ont les morts.
À côté, sa famille proche pleurait en se serrant dans les bras les uns les autres.
Les lutins approchèrent chacun leur tour et déposèrent, un à un, leur chapeau de toile par-dessus la défunte. Ils s’avançaient en évitant les quatre grands ballons emplis d’hélium qui tiraient sur leur câble, à chaque coin de la plateforme.
Une fois que chacun fut venu et désormais découvert, un autre lutin se tint à côté de Clairine. Dans sa main, il brandissait une torche.
Sur un signal invisible, quatre cornes de brumes sonnèrent. Les quatre ballons furent libérés. La main lâcha la torche.
Clairine, sur sa plateforme embrasée, s’envola. La boule enflammée grimpa dans les cieux, rétrécissant rapidement. Un à un, les lutins quittèrent les lieux, laissant trois âmes en peine fixer un point lumineux en l’air en pleurant.
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