Moté

La vie, c’est comme les mirabelles

Le coureur


Il courait depuis huit ans maintenant. Huit longues années, à courir inlassablement. À partir de la sixième, des choses étranges avaient commencé à se mettre en place autour de lui.

Il avait commencé par fendre la foule plus facilement qu’auparavant. Puis la végétation semblait s’écarter sur son chemin. Des bosses s’aplanissaient. Aujourd’hui, la voie se créait sous ses pieds. Les pentes se remodelaient pour lui dégager un passage. Sur l’eau, des pierres se mettaient à flotter juste avant qu’il ne pose le pied.

Il arriva sur la plus haute montagne du monde, le regard fixé devant lui dans le vide. Il ne ralentit pas en atteignant le sommet.

Les gravillons, puis les cailloux, même le sol, se mirent à trembler. Enfin, il posa un pied en l’air. Une pierre s’envola et vint se placer juste en dessous. D’autres s’arrachèrent du sol et continuèrent une jetée vers le ciel. Finalement, elles créèrent un véritable chemin flottant montant dans les airs.

Il ne s’arrêta pas, continuant de courir, toujours plus loin et toujours plus haut.


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