Les manifestants couraient en tout sens, essayant de s’éloigner le plus possible des grenades lacrymogènes qui avaient explosé un peu partout et leur brûlait la gorge et les yeux, slalomant entre les grenades de désencerclement qui explosaient en grands coups de tonnerre. Mais la foule était si nombreuse, tellement affolée, qu’elle n’arrivait pas à s’échapper.
La file de CRS avançait lentement, frappant de leur matraque. Soudain, ils se retrouvèrent face à un homme assis sur un petit tabouret, tenant dans ses mains un violoncelle.
Il fermait les yeux. Il leva son archet et frotta les premières cordes, partant dans une mélodie triste et mélancolique, mémoire d’un temps passé plus heureux et moins violent.
Les policiers s’arrêtèrent en l’entendant. Leurs bras tombèrent, ballants, et sous leur casque, leurs yeux brûlaient.
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