Moté

La vie, c’est comme les mirabelles

Transport fluvial


Le capitaine de péniche patientait, renfrogné, accoudé à la lisse. Il faisait chaud, le soleil cognait, et les bœufs tiraient péniblement le bateau depuis le chemin de halage. La journée était d’un ennui pesant.

Il ruminait ses idées noires, lorsqu’il fut soudainement interrompu :

– Bougez ! Écartez-vous !

Surgissant en trombe au milieu des cris, un minuscule esquif qui faisait jaillir l’eau. Il y avait à peine assez de place pour une caisse à l’arrière. À l’avant se tenait un lutin, debout, qui criait pour qu’on le laisse passer. De sa main gauche, il tenait des rênes reliées à une demi-douzaine de saumons, bondissants et écumants, qui tractaient le petit bateau. De la main droite, il jouait du fouet qui claquait, retentissant dans l’air, exhortant son attelage à plus de vitesse.

Il fusa sous le regard éberlué du vieux capitaine, et fila vite au loin en criant :

– Ciao l’ami !

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