Moté

La vie, c’est comme les mirabelles

Plaque tournante


Elle pénétra furtivement dans l’immense entrepôt. Elle venait de venir à bout du verrou dans l’obscurité, et elle avait enlevé la chaîne dans ce qui lui avait paru être un vacarme immense.

Le cœur battant la chamade, elle s’avança dans le noir. Au bout d’une vingtaine de mètres, elle finit par apercevoir un semblant de luminosité dépasser du rayonnage. Elle s’approcha lentement, prenant le temps de poser précautionneusement le pied à chaque mouvement. Elle en était sûre, il y avait bien de la lumière, mais elle ne pouvait rien voir, tout était masqué par l’étagère devant elle.

À chaque pas, désormais, un son grandissait, qui venait de là-bas. Il était répété, en bouche, d’abord un chuintement, suivi d’un « splaf », humide. Elle se sentait trembler sous l’adrénaline, les yeux écarquillés, le sang battant dans les tempes.

La lumière dorée se dévoilait de plus en plus à elle, tandis qu’elle contournait l’obstacle. Enfin, lentement, la scène se dévoila à elle.

Elle aperçut, manœuvrée par un homme habillé d’un tablier blanc tâché de rouge, une guillotine, dont la lame descendait à ce moment-là, venant s’abattre dans un claquement définitif sur une pastèque.

Puis, une soudaine douleur dans l’arrière du crâne, et plus rien.

Elle se réveilla, la tête douloureuse, assise et les mains liées dans le dos, ne voyant rien d’autre que le tissu brun, rugueux et épais d’un sac jeté sur sa tête. Affolée, elle agita la tête en tout sens, tirant sur ses liens sans résultat. Elle entendit des voix colériques parler, et surtout dire « qu’elle en avait trop vu »…


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