Les trois compères avançaient désormais en conversant joyeusement. La Tortue parlait par-dessus son épaule, pendant que l’Escargot penchait la tête et que la Petite Personne s’allongeait. On pouvait régulièrement voir une laitue entamée stockée dans le tout récent enclos à laitue, sur la carapace, pendant que les odeurs de cuisine de la Petite Personne venaient chatouiller les narines de tout le monde. À d’autres moments, la progression se faisait en silence sous la pluie, ceux qui le pouvaient s’abritant et la petite cheminée tirant à fond.

Autour d’eux, au fil des jours, la végétation changeait. Elle devenait plus tempérée, plus accueillante. De nombreux oiseaux commencèrent à se faire entendre.

La Tortue se rapprochait de chez elle.

Un jour, la Petite Personne les arrêta soudainement, et sauta en se précipitant vers des brins d’herbe mouvants. C’était en réalité un groupe de Petites Personnes ! Elle se lança dans une conversation animée et très très rapide !

Elle revint rapidement vers eux, mais son expression avait changé. Elle leur parla de sa petite voix, mais elle n’était pas aussi rapide ni aussi aiguë que d’habitude.

– Ils s’en vont. Ils fuient, en fait. Le Renard a commencé à tout saccager, et c’est devenu dangereux.

La nouvelle doucha l’enthousiasme du groupe, et les visages se firent grave. L’Escargot se tourna vers la Tortue, qu’il savait particulièrement touchée par le Renard. Elle avait le regard impassible.

Elle se mit alors en branle. Tout droit, vers là d’où venaient les petites personnes.

– Grand Dévoreur ou pas, moi j’en ai marre.