Moté

La vie, c’est comme les mirabelles

Le feu


Dans la salle obscure, la silhouette avançait prudemment. Les rangées de colonnes s’alignaient, et masquaient son avancée par intermittence. Les ombres jouaient sur le sol et les murs, à partir de l’unique source de lumière au centre de la pièce.

Elle s’en approcha lentement. Sur une mince estrade de pierre trônait une flamme tremblotante. Celle-ci flottait à un mètre du sol, pas plus grosse que le poing.

Elle la fixa intensément du regard pendant un long moment, ses reflets brillant dans ses iris.

Finalement elle monta sur la marche et s’avança vers la flamme. Résolument.

Alors qu’elle s’en approchait, le feu sembla prendre de l’intensité. Il monta et grandit. Lorsqu’elle arriva devant, c’était un brasier. Elle pénétra au cœur des flammes rugissantes qui l’accueillirent en leur sein.

Il ressortit de l’autre côté. Il avait changé. Il était. Surtout, sa silhouette était transformée. Il avait désormais un corps masculin. Ses traits étaient différents, mais on y reconnaissait pourtant le visage précédent.

Il était entré homme dans la flamme, et en était ressorti homme. Mais il avait pu abandonner une forme, une image qui ne lui allait pas, et en avait gagné une nouvelle, celle qu’il désirait, un reflet extérieur de ce qu’il avait toujours abrité en lui.

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