Moté

La vie, c’est comme les mirabelles

Broyer du noir


Joëlle rentra chez elle, posa son manteau et ses clés et passa dans son petit salon. Elle s’approcha rapidement de la machine. Elle se saisit d’un long tuyau, et le brancha d’un coup sur sa nuque. Elle s’allongea dans le canapé avant d’actionner l’interrupteur.

La grande machine toussota quelques fois avant de se mettre à fonctionner avec un grondement insupportable. Dessus, deux soufflets s’actionnèrent l’un après l’autre, l’un gonflé et l’autre à plat, avant de s’inverser tour à tour. Un liquide sombre passa dans le tuyau. De l’autre côté, une sorte de mélasse grisâtre et épaisse commença à être rejetée directement dans une poubelle.

Mais Joëlle s’en moquait, car son esprit se vidait petit à petit, et bientôt il lui parut tout blanc. Enfin, à vide, elle se contenta de rester là, à fixer le plafond, au calme de ses pensées.


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