La plaine était obscurcie par la poussière de la bataille. On ne voyait pas à cinq mètres devant soi. Les corps tombés au combat apparaissaient soudainement, des ombres étalées au sol, trop nombreuses.
Mais au milieu de tout ça, on entendait ses lamentations.
Elle était affalée au sol. Sous elle se trouvait un homme, bien trop immobile. Elle pleurait son amour perdu, et ses larmes coulaient sur son torse puis sur le sol, se mélangeant en boue dans la terre et le sang.
Elle resta ainsi longuement.
Puis elle redressa brusquement la tête. Elle leva son regard fou vers le ciel. Elle s’adressa aux nuages, loin au-dessus.
– Vous ! C’est de votre faute ! Tout ça, c’est de votre faute !
Elle bondit sur ses pieds. Cherchant autour d’elle, elle aperçut une lance qu’elle se précipita d’arracher du sol. Elle la tendit derrière elle, courut rapidement quelques pas, et d’un mouvement ample et puissant, elle la lança.
Le projectile fusa en l’air. Il monta et monta encore, atteignit le zénith de sa trajectoire, mais il monta toujours. Résolument, il continua d’avancer dans le ciel, en direction des nuages massifs. Il semblait prendre encore de la vitesse, de manière impossible.
Enfin, il frappa le nuage le plus massif d’entre tous, qui noircit et explosa soudainement d’éclairs en tous sens, dans un fracas de fin du monde.
Laisser un commentaire