Je retombe comme ça sur des textes que j’ai écrits il y a longtemps et jamais publiés. Ce texte a plus d’un an, je ne me souviens plus vraiment de l’avoir écrit, mais je l’aime bien quand même.
Et alors que le déluge s’abattait sans interruption, écrasant
l’espoir sous sa furieuse mitraille, l’Enfant s’approcha. Alors
que l’orage grondait son tonnerre et montrait ses crocs de foudre,
l’Enfant leva son bâton. Alors que les vents hurlaient en
arrachant tout abri, l’Enfant parla.
Et de sa voix d’or,
il chanta. Il prononça un mot d’Ordre, et le vent se tut. Il en
cria un autre, et la pluie cessa. Il hurla le dernier, le jetant au
visage de tout un monde, et les nuages s’enfuirent, emmenant
l’orage avec eux.
Le soleil revint caresser la terre.
L’Enfant murmura son dernier mot d’Ordre dans le creux de sa
main, puis il en souffla un papillon habillé d’arc-en-ciel. Son
vol fut suivi d’une bise qui vint ébouriffer le sol et en faire
jaillir le blé.
Partout où l’insecte passait revenait
la vie.
Alors, l’Enfant se tourna vers Nous. Il Nous
regarda, et dit :
« N’oubliez pas. »
Puis
il frappa le sol de son bâton. Le lâchant, il étendit les bras en
l’air et leva son visage vers le ciel. Son bâton ne tomba pas, il
resta droit, et commença à grandir et à étendre ses racines. Il
se déploya et enveloppa l’enfant de son écorce. Quand il eut
fini, devant Nous se dressait un grand arbre, épais et
verdoyant.
Et, au sein de son tronc, un visage d’Enfant.
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