Étoile et main verte


Du haut de ses douze ans, Ngoné devait s’étirer de tout son long pour atteindre les plantes qu’elle avait placées en hauteur. Elle vérifiait ses fleurs, leur état de santé, et les arrosait, une à une.

Soudainement, la porte de chez elle s’ouvrit brusquement, claquant contre le mur. Un homme et une femme portait un deuxième homme, et ils l’étalèrent sur la table. Il était pâle et tremblant, incapable de bouger ou de parler.

La fillette se précipita pour l’étudier. Les deux adultes s’étaient écartés et la regardaient faire, l’air grave. Ils semblaient être habitués à tout cela, et n’avoir aucun problème à laisser une enfant s’en occuper.

Ngoné hocha lentement la tête. Elle se retourna vers ses fleurs. Elle en choisit soigneusement une, et, d’un coup de ciseau, la coupa pour ne garder que la fleur. Elle l’amena sur la table et la posa à côté du souffrant. Elle se pencha dessus. De ses deux mains, elle sembla en extraire lentement quelque chose. Cela se mit à briller et à illuminer la pièce. Bientôt, elle tint une boule de lumière entre ses doigts délicats, qui semblait pulser doucement.

Elle la porta et la posa délicatement sur la poitrine de l’homme allongé. Elle ferma les yeux, et l’étoile s’enfonça à travers le sternum, toujours visible, brillante à travers son torse.

Lorsqu’elle fut en place, sa lumière se dissipa progressivement avant de disparaître. Déjà, l’homme respirait mieux et reprenait quelques couleurs.

Les autres, qui avaient attendu, le déplacèrent pour l’allonger sur le canapé. Ils remercièrent Ngoné, lui dirent qu’ils reviendraient le lendemain, puis s’en allèrent.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *