Ce texte a été écrit dans le cadre de l’atelier « spin-off » de mon groupe d’écriture. C’est un spin-off d’un texte de Myrade.
– Ah mince, j’en ai plein le pantalon !
– Chut ! le réprimande son compagnon.
Ils sont tous les deux allongés dans l’herbe haute, guettant leur proie.
– C’est un ogre, il ne faut surtout pas l’alerter ! On doit le suivre discrètement jusqu’à ce qu’il baisse sa garde en rentrant chez lui.
– D’accord, mais c’est super sale de s’étaler par terre.
– Allez viens, suis-moi !
Ils se relèvent tous les deux et courent accroupis, comme des canards. Ils se précipitent derrière un buisson, mais se tiennent à distance respectueuse de ses épines.
– Baisse-toi, vite !
Ils se font tout petits et retiennent leur respiration alors que le regard de la bête passe sur leur maigre abri. Fort heureusement, leurs tenues sont adaptées pour se camoufler dans les bois, et ils ne sont pas repérés. Ils continuent en redoublant de précaution, se déplaçant par sauts de puce, d’une cachette à une autre.
Enfin, ils arrivent à destination.
– Là ! C’est son repère. Il va relâcher sa garde, et on va pouvoir lui tomber dessus.
Les deux hommes dégainent silencieusement leurs épées et approchent un pas après l’autre dans le dos de la créature. Elle est énorme ! Son torse est gros comme un tronc d’arbre, et ses bras sont deux branches énormes. Elle semble être invincible, indéracinable ! Mais les deux héros prennent leur courage à deux mains, et se mettent à hurler à pleins poumons en lui fonçant dessus, et crient avant de frapper :
– Vengeance pour Dun Valmar !
– Meurs, sale monstre !
Leurs épées viennent s’abattent, arrachant un rugissement à la bête, mais la peau est si épaisse que le choc leur fait trembler les bras et même claquer des dents ! Leur ennemi se retourne, postillonnant de rage, et tente de se défendre. Elle allonge un coup terrible de son immense gourdin.
Habilement, le premier guerrier l’esquive en se baissant, mais le deuxième, encore plus habile, saute carrément au-dessus ! Et ils ripostent immédiatement, faisant claquer leurs armes à chacun de leurs coups.
Le terrible affrontement se prolonge, les deux hommes évitant tant bien que mal chaque mouvement du gourdin qui leur serait sinon fatal, et lacérant leur adversaire dès que possible, criant et haletant.
– Contourne-le, je vais faire diversion !
Obéissant, il s’éloigne un peu, et commence à se décaler en pas chassés. Son camarade fait de grands gestes et ne laisse pas un moment de répit à l’ogre, gardant son attention le plus possible afin qu’il ne repère pas la manœuvre.
Mais soudainement, un revers de gourdin le prend sans qu’il ait le temps de réagir ! Il s’envole sans un son et va s’écraser au sol.
– Nooooon ! hurle son ami, qui, dans son dos, saute sur le monstre et s’agrippe à ses épaules.
Il le taillade en tous sens, lacérant son affreux visage de nombreux coups, et enfin elle tombe au sol, rendant son dernier râle avant de rester immobile.
Mais il ne s’y intéresse même plus, car il s’est précipité au chevet de son frère de bataille tombé au combat, qui lui sourit pâlement.
– Alors, on a gagné ?
– Oui on a gagné, mais chut, tu dois pas parler.
– Je savais bien qu’on gagnerait, ah…
Une voix de femme retentit alors :
– Les enfants, le goûter est prêt !
En un instant, ils sont tous les deux sur leurs pieds, toute blessure oubliée, et abandonnent en courant l’arbre lacéré de coups de manches à balai. La mère de Louis enchaîne :
– Attention, on s’essuie bien les pieds avant de rentrer !
– Victoire ! Les villageois nous offrent un festin !
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