Comme vous le savez certainement, les êtres vivants ont tendance à vivre d’autant plus rapidement qu’ils sont petits. C’est pourquoi nous autres, grands et balourds, sommes si lents, et mettons de temps à accomplir quoi que ce soit. Alors que gnomes, lutins, et autres nains, bien que vivant beaucoup moins longtemps, ont une perception du temps beaucoup plus rapide. C’est également pour cela qu’ils nous échappent tout le temps aussi facilement : le temps que nous tournions la tête, ils ont déjà eu le temps de s’enfuir trois fois, sans oublier de nous voler notre fromage.
Le plus petit peuple connu à ce jour est le peuple du tapis. Il est si minuscule qu’il habite au sein même des poils de nos tapis, qu’il prend pour des arbres. Son espérance de vie est infime, comparée à la nôtre.
Et pourtant il existe plus petit encore. Il existe des mondes que l’on ne saurait observer, quoi que l’on essaye.
Pour les trouver, il vous faudra tout simplement plonger dans l’eau. Ce faisant, vous créerez tout un tas de bulles autour de vous. Cherchez les plus petites. Lorsque vous les aurez trouvées, cherchez-en de plus petites encore. Elles ne sont qu’éphémères, elles apparaissent, remontent à la surface, puis disparaissent. Le tout en une poignée de secondes.
Et là, pourtant, siègent des mondes entiers. Leur temps est si rapide qu’avant même que la bulle n’éclate, la vie s’y crée, s’y développe, évolue en peuples qui se feront la guerre, puis la paix, puis encore la guerre, créeront de nouvelles technologies, puis s’éteindront. Contrairement à nous, leur monde n’est pas plein et tourné vers l’extérieur, mais creux et tourné vers l’intérieur : leurs villes et leurs plaines tapissent les parois à l’intérieur de la bulle. Voilà une différence de plus qui nous sépare d’eux, et de la possibilité d’un jour réussir à échanger avec eux.
Laisser un commentaire