Mauvaise révolution


La meute de personnes en colère déborda les forces de l’ordre, et força les portes derrière les barrages. Elle débarqua à l’intérieur de la chambre parlementaire, criant et vociférant. La même scène se déroulait au palais gouvernemental. Les ministres furent sortis un à un, l’air désolé et les mains derrière la tête. Ils furent hués avant d’être emmenés et emprisonnés.

Après quoi, les leaders du mouvement montèrent à un micro. Ils prononcèrent des discours enflammés, sur la puissance et l’autorité du peuple, sur la justice, sur la liberté et le renouveau à venir. Alors, la foule en liesse se mit à défiler dans les rues. Elle célébrait sa victoire, chantant et dansant. Elle partageait à boire et à manger, riait et souriait.

Après quoi, lentement, les gens finirent par rentrer chez eux, vidant petit à petit la rue. Le calme revint. Et, une fois installés devant leur télévision, les révolutionnaires se rendirent compte qu’ils auraient peut-être dû renverser leur gouvernement plutôt que celui d’à côté, qui n’avait rien demandé.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *