Le juste retour de la princesse


La tour siégait paisiblement dans une petite vallée encaissée et dissimulée au cœur de forêts et humbles montagnes. Et, sur le sentier, qui y menait, une princesse aux longs cheveux blonds s’avançait. Mais elle ne se déplaçait pas élégamment : elle marchait arc-boutée en avant, les jambes écartées. Elle soufflait comme un bœuf, suait à grosses gouttes, rouge d’effort. Ses cheveux raides de tension partaient loin derrière elle. Et elle marmonnait des jurons.

Raiponce, car c’était bien elle, s’exclama en direction de la tour :

– Quatorze ans ! Tu m’as pris quatorze ans ! Tu vas voir ce que tu vas prendre maintenant !

Puis, elle planta fermement les pieds dans les sol, et poussa un râle dans un effort surhumain. Elle balança la tête, et tout le haut du corps, en arc de cercle vers l’avant, et ses cheveux suivirent dans un grand mouvement. Ils se déployèrent, sur le côté, interminables, et leur extrémité tournoya à une vitesse effroyable. Mais surtout, attaché au bout, un immense rocher, qui vint percuter la tour, plus fortement que n’importe quelle arme de siège.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *